samedi 26 janvier 2008

Du bus à poule à la Mercedez Benz

Bon, un nouveau blog. Pas le choix depuis que MSN m'a fermé le clapet. Il pleut à scieau au Rio Dulce, alors c'est le temps de faire du luc. J'ai envie de commencer par la fin... enfin une petite fin: le retour du Lac Atitlan. Le reste viendra après.

Pierre Cadieux et moi, ensemble depuis une quinzaine, venons de nous taper une belle semaine de cours à la Cooperativa Spanish School de San Pedro.

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San Pedro (Lac Atitlan)

Pour revenir à la capitale du Guatemala, on décide de prendre les grands petits moyens: la chicken bus à 30 quetzales (4 dollars pour 5 heures de route....). Les chicken bus, pour se faire une idée assez précise, ce sont ces vieux autobus scolaires achetés aux États-Unis et reconvertis (lire simplement repeinturés aux couleurs du pays) pour transporter à peu de frais les petites gens comme nous ...et les Indiens.

Les bagages sont hissés sur le toit avec tout ce qui peut se transporter sur un toit de vieille guinbarde... comme les poules évidemment. (chicken bus...) Nous sommes chanceux: tel que conseillé par tout le monde, nous sommes une trentaine à avoir réussi à éviter l'heure de pointe du lundi matin. On part à l'heure en plus!

Mais voici que le bus arrête. Il rentre des gens. Puis d'autres arrêts et d'autres passagers. Je compte les sièges: 36 places possibles. Les sièges sont pleins. Nous sommes maintenant 3 par siège. Je compte: 18 sièges X 3 = 54. À tout bout de champ, le mec, celui qui est responsable de faire payer les gens, se faufile, presque en passant sur les corps pour récolter l'argent. Je ne comprends pas pourquoi il ne le fait pas en entrant. Ou en sortant. Lui, il le fait quand ce n'est plus possible! Plutôt que de forcer tout le monde à se déplacer pour le faire avancer... en arrière, puis, aussitôt après, le faire.... reculer en avant. No comprendo. Je confie mon secrret à Pierre. Il me rappelle qu'on est en Amérique centrale, pas à l'autre Amérique.

Je crois qu'on est monté à 60 ou 70. Et je n'ai pas compté les bébés soudés à la hanche des jeunes femmes. Le voisin d'en face est un pianiste de jazz, un sympathique mais incroyablement grand Américain (dans la position assise, il doit plier ses genoux en travers de la banquette, pour être capable de s'asseoir). C'est ce qui lui vaut le splash de Coke que sa voisine a ouvert pour son enfant. Puis c'est le splash du bébé qui lui vomit sur les pieds.

Car, ouvrons une parenthèse: la voici ...(. Le conducteur, de toute évidence, connaît toutes les courbes et tous les trous, le chanceux. Et il a du talent pour la formule I, ça crève les yeux. Soyez attentifs. Nous sommes en montagnes, dans des routes en lacets. Le bus claque de tout: suspension, piston, dents ou dentiers des passagers... On se dirait dans un vieux film américain où tous les bus ne se promènent que sur les chapeaux de roues. On va-tu la prendre celle-là. Ouais! Puis celle-là.... Ouais quasiment pas. Les freins vont-il toffer?? Pendant 5 heures comme ça. Alors le splash du petit moutard, hein... Fermons la parenthèse: )

Mais tout ce beau monde se tient en mode sérénité. Résignation? Je réfléchis au transport des animaux. Bon c'est pas si pire que ça, hein? N'exagérons rien... On est en Amérique centrale.

Guatemala au Rio Dulce

On a couché au Posada Belen Museo, un joli petit hôtel en ville, pas loin du terminus. Au matin, on part avec mes gros bagages roulants pour se rendre au terminus. Tiens, tiens, le prix est remonté de 50 à 55 quetzales (60 cents environ). Je me prépare encore à confier mon secret à Pierre, quand je reluque le bus: une machine extraordinaire, un autobus de luxe Mercedez Benz!! Pour moins de 4 dollars de plus que la chicken bus, on se tape la même distance, mais avec l'espace à revendre, l'air climatisé à la demande, lampes de lecture, banquettes propres et inclinables, suspension Heavy Duty, conducteur pas pressé, collecteur de billets en uniforme, longue pause pipi, bref... Bref!!

Nous sommes en Amérique Centrale.

Cattemie est en pas pire forme. Toutes les toiles ont cuit au soleil et sont disparues en poussière. Je les ramasse avec l'époussette et le porte ordure.

Depuis 4 jours j'y travaille soit sous un soleil de plomb, soit sous le déluge.

Nous sommes en Amérique centrale, pays de contrastes

Ciao